
En France, les recommandations officielles préconisent de faire dormir les nourrissons dans la même chambre que leurs parents, mais dans un lit séparé. Malgré ce cadre, le partage du lit parental reste fréquent, souvent motivé par la recherche de proximité ou la facilité d’allaitement nocturne.Cette pratique, pourtant, s’accompagne de risques documentés, notamment pour les bébés de moins de six mois. Les instances médicales insistent sur la nécessité d’adopter des mesures strictes si le sommeil partagé est envisagé, afin de limiter les dangers associés.
Plan de l'article
Comprendre le cododo : quelles pratiques recouvrent le sommeil partagé avec bébé ?
Parler de cododo met en lumière des habitudes très différentes, souvent confondues. Deux pratiques se distinguent réellement : le bed-sharing et le room-sharing.
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Voici les deux formes principales de sommeil partagé, trop fréquemment assimilées alors qu’elles n’impliquent pas les mêmes réalités :
- Bed-sharing : le bébé et ses parents dorment sur le même matelas. Courant en Asie, ce choix majore les risques d’accident nocturne, dont le syndrome de mort subite du nourrisson et l’étouffement.
- Room-sharing : l’enfant se repose dans son propre lit ou dans un berceau placé contre le lit parental, mais toujours sur une surface séparée. Ce modèle, recommandé par l’OMS et l’Académie américaine de pédiatrie, permet d’être près de son enfant sans l’exposer aux dangers du couchage partagé.
Dans le langage courant, “cododo” finit souvent par désigner tout et son contraire. Pourtant, la différence n’est pas anodine. Le lit cododo, un lit de bébé spécialement conçu pour être accolé à celui des parents, offre un compromis : la proximité, sans sacrifier la sécurité, à condition de s’assurer qu’il est correctement installé et exempt de peluches ou coussins encombrants.
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En France, un foyer sur trois pratique le cododo, de façon permanente ou occasionnelle. Motifs avancés : allaitement nocturne facilité, gestion des pleurs, besoin de rassurer, mais aussi histoire personnelle ou familiale. Beaucoup agissent en pensant offrir le meilleur à leur enfant, sans distinguer nettement dormir « avec » et dormir « à côté ». Cette confusion alimente débats, malentendus, parfois même tensions entre parents et soignants. D’où l’intérêt de clarifier, au cas par cas, ses attentes et ses choix.
Pourquoi dormir avec son bébé suscite-t-il autant de questions ?
Le sommeil partagé est tout sauf un détail dans la vie d’une famille. En théorie, le cododo fluidifie les nuits : allaitement et réveils se gèrent plus facilement, chacun se sent plus apaisé, le lien semble renforcé. Les parents évoquent l’attachement, une sensation de sécurité pour le nourrisson, un apaisement des réveils nocturnes.
Mais cette recherche de proximité vient avec son lot de difficultés. Souvent, le sommeil des parents s’en trouve perturbé : le rythme de l’enfant n’est pas celui des adultes. Autre motif de crispation : la perte d’intimité du couple, qui revient régulièrement dans les témoignages. S’ajoute la question de l’autonomie du sommeil chez l’enfant : si certains spécialistes relativisent les craintes d’« attachement excessif », ils rappellent que la force du lien parent-enfant ne dépend pas que du cododo.
Les pratiques varient largement, parfois même au sein d’un même pays. En France et au Royaume-Uni, environ un tiers des familles optent pour une forme de sommeil partagé. Dans d’autres régions, la norme diffère : la Chine ou le Japon valorisent le sommeil partagé, alors qu’en Turquie, il est beaucoup moins courant.
Le choix de dormir avec son bébé porte en creux des convictions, une histoire, une culture familiale. Mais il impose souvent de composer : vouloir la proximité sans négliger la vie de couple ou la qualité des nuits. Entre pressions sociales, injonctions médicales et intuitions parentales, chacun bricole ses repères, tâtonne, hésite, et finit par adopter la solution qui lui ressemble, au moins provisoirement.
Risques potentiels : ce que la science et les experts mettent en avant
Le bed-sharing, c’est-à-dire dormir dans le même lit que son nourrisson, est dans le viseur des pédiatres et des chercheurs depuis des années. Les études sont formelles : ce mode de coucher double, voire triple le risque de syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN), surtout chez les moins de six mois. La règle, pour la majorité des instances de santé, reste de privilégier le room-sharing : une chambre partagée, sans partage du matelas, durant les premiers mois de vie.
Voici les dangers principaux observés avec le sommeil partagé, à garder en tête avant de s’installer pour la nuit :
- Étouffement : oreillers, couettes lourdes, matelas trop mous, tout objet textile ou mou dans le lit commun représente un danger réel pour le nourrisson incapable de se mouvoir.
- Chute : dans le brouillard des réveils nocturnes, la chute du lit guette, surtout quand la fatigue épuise la vigilance.
- Surchauffe : la chaleur cumulée par la présence des adultes et les épaisseurs textiles peut faire grimper la température corporelle de l’enfant, majorant encore le risque de mort inattendue du nourrisson.
Certaines situations augmentent encore les risques : parents fumeurs, consommation d’alcool ou de sédatifs, prématurité ou faible poids de naissance. Et le danger atteint son point critique si le parent s’endort avec le bébé sur un canapé ou dans un fauteuil : dans ce contexte, le risque d’étouffement explose.
Le lit cododo, lorsqu’il est installé de façon stable et dénué d’objets superflus, rassure sans compromettre la sécurité. À l’inverse, le lit partagé sans précaution expose à des drames qui pourraient être évités. Les professionnels insistent : l’information doit être claire, la priorité reste la sécurité, et le couchage séparé dans la même chambre demeure l’option la plus prudente, surtout lors des premiers mois.
Conseils pratiques pour un sommeil sécurisé et serein avec son enfant
Pour garantir des nuits paisibles et sûres à votre bébé, mieux vaut préparer l’environnement avec rigueur : installez son lit ou un lit cododo dans votre chambre jusqu’à l’âge de six mois minimum. Ce choix facilite la surveillance et répond aux besoins de proximité, tout en respectant les recommandations pour limiter au maximum les risques.
Faites le point sur le matériel dès le soir venu : le lit cododo doit impérativement être bien fixé au lit parental, sans aucun espace où le bébé pourrait se faufiler.
Prêtez aussi attention au choix du matelas et à l’atmosphère de la pièce. Un matelas ferme et la suppression totale d’oreillers, de couvertures épaisses, de tours de lit ou de peluches s’imposent. Côté atmosphère, orientez-vous vers une température comprise entre 18 et 20°C, aérez quotidiennement et limitez l’humidité pour écarter les allergènes.
Voici des gestes simples à adopter chaque jour pour des nuits plus sûres avec un tout-petit :
- Allongez systématiquement le nourrisson sur le dos, jamais sur le ventre ni de côté.
- Optez pour une gigoteuse adaptée au climat, infiniment plus rassurante qu’une couverture volante.
- Évitez toute exposition à la fumée de tabac, qui augmente les risques de façon avérée.
Si le cododo facilite l’allaitement, il nécessite une vigilance constante : jamais d’endormissement sur le canapé ou dans un fauteuil, car ces situations sont à l’origine de trop nombreux drames chaque année. Écartez aussi l’alcool, les médicaments sédatifs et méfiez-vous de la fatigue prononcée qui peut altérer réflexes et attention. L’environnement du nourrisson doit rester sobre, régulier, conforme aux recommandations actuelles.
Quand le jour se lève, il reste aux familles le défi permanent de l’équilibre : donner tout en protégeant, rester proche sans jamais baisser la garde. Dormir près de son bébé, ce n’est pas simplement une affaire de confort ou de tradition : c’est chaque nuit un choix renouvelé entre confiance et vigilance.